Israël-Palestine, épisode 4362
L'affaire de la flottille était un espèce de spectacle. Les acteurs avaient bien répété et chacun tenait son rôle.
D'un côté, Israël. Il faut se souvenir que politiquement, le pays en est resté à la IVe République: une démocratie parlementaire avec des partis faibles, obligé de s'allier à de larges coalitions, qui volent facilement en éclat. Benyamin Netanyahu avait donc besoin d'un évènement qui permet de faire l'unité nationale. Quoi de mieux qu'un bateau qui fonce vers Gaza, au mépris du blocus et des ordres de déroutages? En plus, il peut marquer son territoire face au précédent gouvernement, qui a accumulé les revers militaires. Quant à l'allié Américain, il regarde exclusivement la Chine.
Cerise sur le gâteau, en fait de pacifistes, les nageurs de combat tombe sur des militants prêt à en découdre et il y a des armes à bord. Netanyahu peut donc ressortir le discours d'Israël assiégée et qu'il faut agir au mépris de la communauté internationale.
En face, le Hamas ne veut pas la paix. Le blocus lui permet de tenir politiquement, idéologiquement, militairement et économiquement (via une mafia) Gaza.
L'attaque de la "flottille" lui permet de faire de belles images d'un commando tirant sur un bateau humanitaire. On a vu ensuite que les humanitaires n'étaient pas si "blanc" que ça, mais c'est trop tard. Comme d'habitude, le Hamas a gagné la bataille médiatique. Le Fatah est de nouveau hors-jeu. Politiquement opposé au Hamas, ne défendant surtout pas son rival, il fait figure de traitre pour les Palestiniens.
L'islam politique a déçu la rue Arabe. Les élus des partis Islamistes ont tôt fait de retrouver les habitudes de clientélisme, de corruption et de prédation qu'ils dénonçaient chez les autres partis. La rengaine sur l'état sioniste est un paravent idéal pour le Moyen-Orient. De quoi faire oublier que depuis 60 ans, ils n'ont pas fait grand chose pour les Palestiniens (demandez à ceux qui croupissent dans des camps de réfugiés au Liban et en Syrie avec un sous-statut.) Notez au passage que désormais, la Turquie s'est rangé du côté des islamistes.
Reste l'extrême-gauche Européenne, qui joue encore une fois les idiots utiles de l'islamisme. Peut-être que comme Tintin dans les Cigares du pharaon, les députés Européens pensaient que c'était des parapluies dans les cales.
Jean-Luc Mélenchon a préféré quitter la manifestation de soutien à la flottille : elle était noyautée par les islamistes. Le NPA prétend être capable de manipuler ceux qui veulent le manipuler.
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