Maison & Objet 2021

Enfin ! Pour cause de crise du coronavirus, l'édition automnale 2020 et l'édition hivernale 2021 de Maison & Objet ont été annulées.

Plus d'un an et demi après le précédent salon, il revient de nouveau. Impossible de manquer cela!
D'ordinaire, il y a un petit peu d'évolution d'un salon à l'autre. Donc là, forcément, le changement sera d'autant plus palpable.

Avec cette grande interrogation sur les tendances déco dans notre société post-covid...

Premier constat : c'est beaucoup plus petit que d'habitude. Il suffit de pousser les rideaux pour voir à quel point certains halls sont vide.

Clairement, les gros exposants brillent par leur absence. A commencer par le secteur du luxe (qui avait son propre hall dédié) et de nombreux exposants étrangers.
Absentes aussi, les habituelles animations (pays invités, jeunes créateurs...)
Clairement, il reste malaisé de se déplacer d'un pays à un autre. Clairement aussi, la crise économique est là.

D'ailleurs, côté visiteurs aussi, il y a une baisse sensible. En ce dimanche, ce n'était pas la bousculade...

Le luxe un peu kitsch (visez le "carrelage" en moquette), les décors surchargés, le côté beau de loin/loin d'être beau, etc. Tout ceci, cela reste apparemment à la mode.
Et encore, il nous manque les PME Italiennes, spécialistes es-moumoute à tous les étages et dorures. Sans oublier les sérigraphies Chinoises, spécialisées dans le plus pur style "choucroute-melba" (NDLA : si vous ne comprenez pas le sens, imaginez ce plat...)

Pourtant, mon impression générale, c'est que l'esprit "rich kids of Instagram" est terminé.
Terminé le bling-bling et l'exhibitionnisme digital. Les influenceurs qui posent dans des palaces au bout du monde, c'est a priori passé de mode.
Or, ce sont eux qui ont imposé cette esthétique de l'opulence apparente. Des produits qui ressortent bien avec des filtres Instagram, mais qui sont cassés le lendemain. Mais ce n'était pas grave, car le lendemain, vous deviez redécorer vos pièces, afin de faire croire que vous aviez déménagé ailleurs...

Attendons tout de même de voir le "black friday" et autres "blue monday" pour avoir une éventuelle confirmation que la tendance ultra-consumériste est effectivement en train de s'effacer.

La tendance à la hausse, c'est la décoration exotique. On ne peut plus voyager. Demain, afin de lutter contre le réchauffement climatique, les prix des billets d'avion vont s'envoler. Les week-end à l'étranger, via EasyJet, appartiendront au passé.

Faute de pouvoir aller ailleurs, on fait venir l'ailleurs chez soit.
L'extrême-orient (Chine et Japon) restent prisés, devant les décors Africains et Moyen-orientaux. Par contre, les statuettes de Bouddha et les divinités Khmers sont à la baisse.

Surtout, auparavant, on accumulait des éléments de différentes cultures, dans une espèce de tour du monde imaginaire.
Maintenant, on opte pour un décor complet. Comme ici, une maison du thé japonaise.

Comme les voyages, les sorties aussi, n'ont plus la cote.
l y a ceux qui préfèrent rester chez eux, par peur du Covid. Ceux qui ne peuvent sortir, par refut de disposer du pass sanitaire. Entre les deux, certains s'inquiètent d'être suivi à la trace par StopCovid et ils limitent donc leurs déplacements. Enfin, il y a ceux qui n'ont plus les moyens de sortir (ou qui préfèrent épargner, pour crainte d'un futur incertain.)
A ce titre, le gouvernement a sans doute sous-estimé l'affect du confinement à la fois sur la santé mentale et sur le porte-monnaie de gens.

D'où l'idée que l'on va transformer son chez soi en restaurant, avec ces authentiques tables de cafés. Ou bien que l'on va s'acheter son propre four à pizzas.
Pour ceux qui disposent d'un jardin, il y a des tables de pique-nique en bois, façon aires d'autoroute.

On reprend des éléments de la vie collective pour son propre usage. Toujours cette idée d'amener le dehors, dedans.

Et la nostalgie de la liberté de mouvements. D'une époque révolue sans masque, ni pass sanitaire.

Le bobo des années 2000, 2010, c'est qu'il habitait dans une cage à lapin. Mais ce n'était pas grave, car il était en permanence dehors.

Maintenant, à contrario, il ne sort plus du tout.
Alors il faut savoir transformer son intérieur pour le rendre confortable. Avec ces chaussons là, vos pieds seront dans un écrin moelleux ! Et bien sûr, on trouvait des coussins à profusions.

Ailleurs, c'était le retour des jeux de sociétés (échiquier, dames, jeu de l'oie...)

Bien sûr, tout ceci porte l'idée d'un repli sur soi. Voire d'une régression. Dehors, il y a le Covid. Votre voisin, votre collègue, vos proches, peuvent vous contaminer. Alors on s'enferme à double-tour chez soi.

Enfin, il y a tout le côté "développement durable", "éco-responsable", "citoyen", etc. qui revient en force.
Beaucoup de stands proposent des articles en plastique recyclé, en bois recyclé, etc. Seul le "cuir végan" n'a pas l'air de prendre.
Son corollaire, ce sont des matériaux davantage bruts. Car les traitements, peintures et autres solvants sont souvent synonyme de produits chimiques.

Personnellement, je suis dubitatif devant ce genre de choses. Tant dans le bilan carbone réel de ces initiatives, que dans leur apport réel aux problématiques environnementales.
Néanmoins, cela rejoint l'idée de la fin du consumérisme. Car c'est aussi un retour vers des objets plus solides et qui dureront plus d'années. 

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