Souvenirs de KL
Histoire de changer de la Chine, je suis parti en Malaisie. Plus précisément à Kuala Lumpur (KL, pour les intimes.) Une semaine de dépaysement.
KL, j'y vais toutes les semaines ! En effet, l'entrée de "mon" Carrefour se situe entre les allées K et L du parking. Donc, c'est là que je me gare.
Mais ce coup-ci, je pars pour un autre KL, le vrai...
Je quitte Paris le lundi soir, à 21h. Escale à Singapour. Le mardi, à 19h45, heure locale, l'avion touchait le tarmac de Kuala Lumpur. Et à 20h15, j'étais sorti de l'aéroport, avec ma valise et j'ai eu le temps de tirer du cash ! Une heure plus tard, j'étais à mon hôtel.
Rien de très dépaysant par rapport à mes voyages d'affaire. Sauf que cette fois, je peux faire la grasse matinée !
Les tours jumelles Petronas
J'avais choisi un hôtel à quelques centaines de mètres des tours jumelles Petronas. J'y vais donc à pied.
En fait, il faut réserver son billet à l'avance, pour voir la fameuse passerelle entre les deux tours.
Et ensuite, j'erre dans le centre commercial attenant.
Je photographie ces mannequins avec de (faux) téléphones à cadrans.
Le malais a une manière particulière d'intégrer les mots étrangers...
En fait, entre les tours jumelles et l'hôtel, il y a plusieurs centres commerciaux. Avec des installation parfois étonnante, comme cet hommage au Petit Prince.
Le palais du sultan Abdul Samad
Le deuxième jour, je visite le salon Automechanika Kuala Lumpur. Pour le troisième jour, je pourrais visiter d'autres centres commerciaux. Mais je n'ai pas fait 14h d'avions pour voir des boutiques ! Je veux du typiquement typique ! Du Sandokan, du Théodore Poussin !
Kuala Lumpur fut fondé vers le milieu du XIXe siècle, au confluent des boueuses rivières Klang et Gombak se rejoignent. C'était l'endroit où le point le plus en amont où les bateaux pouvaient passer. Ils y déversaient des ouvriers Chinois, qui traversaient la jungle vers les mines d'étain. Le camp de base s'est changé en village, puis en villes.
La malaria décimait les ouvriers, mais ils arrivaient, toujours plus nombreux.
De part la nature marécageuse des lieux, les fortes pluies et l'envie de construire dans l'urgence, les habitants ont construit des maisons sur pilotis, en bois. Il n'en reste plus grand chose, sinon un vague hommage à l'aéroport de Kuala Lumpur. On dirait davantage un chalet suisse.
L'argent des mines d'étains attirait des convoitises. Des gangs rivaux se battirent pour les meilleures mines, puis pour le contrôle de la ville. Le sultan Abdul Samad intervint pour pacifier la situation et transformer Kuala Lumpur en vraie ville.
A l'époque, la région portait le nom de Selangor, un sultanat suzerain au roi de Siam. Les Anglais commencèrent à s'y intéresser. Le tout jeune Frank Swettenham, un peu aventurier, un peu fonctionnaire colonial, fut envoyé à Kuala Lumpur pour notifier la souveraineté Britannique.
Bloomfield Douglas, alors résident général de Selangor, était alcoolique et dépensier. Il fut remplacé par Edward Maxwell, le remplaça en 1889. Ce dernier voulait un bâtiment administratif en dur, à Kuala Lumpur. AC Norman songeait à quelque chose de Victorien. Mais Charles Spooner, l'ingénieur en chef de l'administration coloniale, voulait un style plus "oriental".
Entre temps, la capitale de Selangor fut déplacée à Kuala Lumpur. Edward Maxwell succomba à la malaria et Frank Swettenham lui succéda. Le palais du résident général sorti de terre en 1894. Il fut achevé en 1897, alors que le sultan Abdul Samad était mourant. Avec la création de la colonie Malaisienne, le palais avait davantage de prérogatives. D'où des rajouts un peu anarchique. De face, le palais possède un large front, mais derrière, c'est une suite d'excroissances. Le tout avec des cour carrées et des arcades façon mille et une nuits, un peu kitsch.
En 1957, la Malaisie devint indépendante et Abdul Rahman en fut le tout premier premier ministre. Il s'installa dans le palais du résident général. Depuis 1974, le premier ministre Malaisien réside à Shah Alam.
Le fameux confluant. Notez que les deux rivières ne sont plus boueuses. Quant à l'ancien quartier des plaisirs du camp de base des ouvriers, c'est désormais une mosquée.
Dès que l'on s'éloigne du palais de l'ancien résident, il n'y a plus grand chose à voir. Il y a surtout des immeubles modernes. Les rares vieux bâtiments, eux, sont insalubres.
Pour rentrer, j'ai pris métro. C'est propre et ce n'est pas cher. Je vous rassure, il n'y avait pas d'orang-outang dans la voiture...
Chinatown
L'autre attraction de Kuala Lumpur, c'est le quartier chinois.
En fait, il s'agit d'une rue piétonne.
Visiblement, ils prépare une fête. Or, les stands prennent l'essentiel de l'espace, déjà étroit.
En fait, c'est essentiellement un marché permanent de la contrefaçon : textile, maroquinerie, horlogerie...
Les vendeurs sont souvent des immigrés Indonésiens.
Certains stands proposent des produits plus originaux, comme ces lampes en papier.
Ce qui est dommage, c'est que le quartier n'est pas du tout rénové. Au contraire, le bas de la façade des bâtiments a été transformé en devantures, quitte à boucher les accès vers l'intérieur. Le reste étant complètement laissé à l'abandon.
Au bout de quelques centaines de mètres, la rue n'est plus piétonne. On quitte le marché pour une rue très touristico-boboïsante. C'est une alternative plus authentique (et moins chère) que le quartier des tours jumelles. Avec restaurants Chinois de milieu de gamme pour la clientèle Chinoise et pubs anglais avec IPA pour les occidentaux.
Et ensuite ? Un bâtiment ancien apparait au loin. Temple ? Palais ? Je marche vers lui. En fait, c'est la mosquée de la gare routière. Elle est desservie par le métro. En fait, je ne suis qu'à deux stations du palais du Sultan Abdul Samad, lequel n'est qu'à deux stations des tours jumelles. C'est dire comme l'on change vite de décor, à Kuala Lumpur !
Métro qui possède une interdiction typique de l'Asie du Sud-est : interdiction de transporter un durian !
Voilà, il est déjà l'heure de repartir.
Que retenir de Kuala Lumpur ? C'est une ville qui s'est surtout développée dans les années 90. Très moderne, mais un peu artificielle. Par contre, c'est propre et sûr.
Notons aussi le goût des Malaisiens pour les fresques et autres peintures naïves. Les postes électriques étant presque systématiquement peints. C'est mieux que les tags !
Puis les Malaisiens sont très chauvins ! A un mois de la fête nationale, les rues étaient déjà tapisées de drapeaux. Jusque dans les couloirs du métro !
Dire qu'en France, la possession et l'affichage d'un drapeau tricolore sont étroitement encadrés, sous peine de suspicion d'appartenance au RN...
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