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Un quinquennat pour rien, par Eric Zemmour

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  En automne dernier, il y avait un afflux de livres critiquant l'élitisme du PS et la nullité de François Hollande. T'en qu'à en lire un, autant choisir un fin connaisseur de la politique française, Eric Zemmour. Désormais, à chaque automne, il pond un paveton. Après  Le suicide Français , voici  Un quinquennat pour rien . Et j'avoue que j'ai de plus en plus de mal à les lire, ces pavetons...   En fait, il faudrait l'appeler  Le bûcher des vaniteux 3 . Car il s'agit essentiellement de recueils de ses chroniques sur RTL. Zemmour nous transporte dans une époque lointaine, 2014-2015. Souvenez-vous... A gauche, François Hollande est sûr que "ça va redémarrer". La courbe du chômage va s'écrouler et sa popularité va redécoller. Il fera comme François Mitterrand en 1987 : s'autoproclamer candidat du PS et court-circuiter la primaire. Arnaud Montebourg n'est pas d'accord ? Alors il va ouvrir au maximum la primaire, pour que les ambitieux s...

Entendu au Bon Marché

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Bientôt, il faudra que je rebaptise ce blog, "Le blog Bon Marché". Il faut dire qu'en matière d'art contemporain, ce grand magasin est plus probant que bien des musées et des galeries...   Donc j'y reviens,  encore et encore . La dernière installation est de Loïc Prigent. Il s'agit de citations entendues dans le magasin. Elles sont disposées à divers endroits (de quoi nous donner envie de visiter les lieux.)   C'est un exemple de snobisme qui tombe à plat. De gens qui veulent employer des mots qu'ils ne maitrisent pas. Qui se prennent pour des stars. C'est la génération  Kim Kardashian .   Ils sont ridicules et ils ne s'en rendent même pas compte ! Le magasin a pris les citations pour en faire des magnets, des assiettes, des tabliers, des cartes postales... Ma préférée, ça reste l'histoire du lampadaire hallucinogène. On dirait le titre d'une revue littéraire post-Woodstock.

Chiharu Shiota

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Décidément, le Bon Marché devient un haut lieu de l'art contemporain parisien ! Un an après  Ai Weiwei , c'est la Japonaise Chiharu Shiota qui est invitée. Vu d'en bas, on ne voit que des mobiles. Il faut monter à l'étage pour comprendre le sens : des dizaines de coques de bateau, faits de cordes et suspendus par des tiges métalliques. A l'extérieur, c'est l'inverse : des coques métalliques suspendues par un maillage arachnéen. A un autre endroit, on passe dans un tunnel. L'occasion de voir que les fameuses cordes blanches sont de fins lacets tendus, qui s'entrecroisent...

Visite guidée du jardin René Dumont

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Après avoir visité le jardin René Dumont , j'avais envie de le faire connaitre. Un tel lieu gagne à être connu. Au final, seules deux personnes sont venues à la visite guidée. Un couple s'est joint à nous. Bien sûr, au préalable, j'ai fait des recherches sur les lieux, la chronologie de la colonisation, les mouvements indépendantistes... C'est une histoire trop mal connue. Pleine de stéréotypes. Disons que malgré tout, il y a un progrès. Lorsqu'en 1519 Hernàn Cortés prend le Mexique, il fait raser les temples et les palais, fondre les statuettes et il massacre les Indiens. A ses yeux, ce n'étaient que des sauvages avec un culte païen. Donc, on balaye tout et on remplace par des Espagnols chrétiens. Lorsqu'en 1861, les Français découvrent Angkhor, ils ont conscience d'être face à un site archéologique de la plus haute importance. On reconnait que l'autre possède une culture, un patrimoine, une histoire, etc. Même si on la réduit à quelques traits gros...

Ahmed Al Qatari, footballeur gazaoui

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Le football reprend en cette fin d'été. Mais il y en a un qui ne chaussera plus les crampons : Ahmed Al Qatari. Qui ça ? Un joueur de Gaza, mort le 8 aout, alors qu'il avait un contrat pour Barcelone. En plus, il est mort dans l'anonymat le plus complet !  L'Humanité  apostrophe l'UEFA à ce sujet (NDLA : article effacé depuis.) C'est le silence complice des Européens vis-à-vis de la meurtrière tsahal !   Un tour sur  Google  est assez étonnant. Nul trace du recrutement d'un joueur Gazaouï par le FC Barcelone. Normalement, le recrutement est rapide : le joueur passe au club, effectue une visite médicale et juste après, il y a une conférence de presse. Et si Al Qatari est mort en août, il devait avoir fait plusieurs entrainement au Camp Nou ! Aucune trace non plus dans l'équipe Palestinienne de football. Pourtant, s'il s'est fait "repéré", c'est bien qu'il a brillé quelque part, non ? On imagine mal les recruteurs du Barça venir a...

Le jardin René Dumont

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Ce portique commémore les ouvriers Chinois venus en France durant la première guerre mondiale (pour remplacer les Français, partis au front, dans les usines.) La plupart des Chinois resteront en France après la guerre, s'installeront à Gare de Lyon, avant de mourir de la grippe espagnole. Le jardin René Dumont est un lieu maintes fois réaffectés. Il accueille d'abord un jardin tropicale. Puis, en 1907, c'est une exposition coloniale avec des éléphants d'Inde (?), un pavillon Guyanais (ou Guinéen, c'est selon), un pavillon Marocain (en fait construit par des Tunisiens), un pavillon Congolais (où des noirs effectuent un numéro devant les visiteurs et se laissent toucher les cheveux.) Puis, lors de la guerre, on construit un hôpital de campagne. En 1918, il est transformé en mosquée (gag : le bâtiment est tourné vers le sud.) Le parc s'ornent de stèles à la mémoire des soldats de l'empire. La partie jardin accueille un jeune agronome, René Dumont. Avant tout le...

Taklimakan Rally : 9. Pékin

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Le Taklimakan Rally 2016, c'est fini ! Même en avion, le chemin du retour est long. Pour commencer, il faut prendre l'avion d'Aksu à Urumqi. Les douanières voient passer tellement peu de blancs qu'elles sont font prendre en photo avec nous ! Celle de droite nous suivra jusqu'à la salle d'embarquement pour un ultime selfie. Le propriétaire de la polaire violette, dans le bac, devra patienter pour passer le portique... C'est aussi la dernière fois que notre couleur de peau choque. Fini les selfies et les gens qui nous regardent plus ou moins discrètement, du coin de l'œil. Après une courte nuit à Urumqi, on prend un second avion pour Pékin. Ensuite, on a 23h50 à tuer dans la capitale. On peut admirer les monuments comme ce musée du chemin de fer chinois. En 1988, j'ai vu le film Le dernier empereur . Si on m'avait dit que 28 ans plus tard, je verrai la Cité Interdite de mes propres yeux... C'est l'anniversaire du printemps de Pékin, donc l...

Taklimakan Rally : 8. Aksu

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La dernière grosse journée de route nous amène de Hetian à Aksu (parfois écrit "Aksou".) Le bivouac est au lieu-dit "Montagne de Mazartag" (NDLA : en fait, il n'y a pas de montagnes là.) Lors d'une pause-pipi dans un petit village, on voit ces trois enfants Ouïgours qui passent la journée sur un lit-divan. Leurs parents tiennent une épicerie et vu la chaleur, les enfants restent dehors. Les équipages passent la nuit au lieu-dit, au milieu des dunes. C'est la seule fois où ils camperont. Nous, on pousse jusqu'à la ville de l'arrivée, Aksu. Bien sûr, les chauffeurs n'ont pas fait le plein au préalable et on tombe en panne sèche. On perd une bonne heure et notre guide/comptable décide de s'arrêter dans un ultime petit restaurant où dit-on, on fait du bon poisson. On vous dit tout le temps de ne jamais visiter les cuisines d'un restaurant après le repas. Sans quoi, vous risquez de le rendre... C'est d'autant plus valable en Chine....

Taklimakan Rally : 7. Yutian et Hetian

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On attaque le dernier tiers du rallye. Cette fois, on file plein ouest. La course s'arrête à Yutian, mais les infrastructures hôtelières sont insuffisantes. On ne fait donc qu'y passer. On prend le temps d'admirer ce monument dans le plus pur style socialiste. Apparemment, Mao est venu ici et il s'est battu avec les Japonais. Wikipédia est muet sur l'évènement. En tout cas, ça méritait un monument écrit en mandarin, en kazakh, en ouïgour et en russe ! Dans cette terre d'islam, la dernière chose qu'on s'attend à voir, c'est cette statue d'un Tyrolien avec choppe et tonnelet de bière ! Il pourrait s'agir d'une représentation très grossière de Ferdinand von Richthofen (oncle de Manfred von Richthofen -le Baron rouge-.) Ce géographe Allemand, passionné par la route de la soie, a visité le Xinjiang à la fin du XIXe siècle. Yutian est bien la seule ville où j'ai eu l'impression qu'il y avait une majorité Ouïgour. Ces trois femmes v...

Taklimakan Rally : 6. Qiemo

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Après Ruoqiang , on continue vers le sud, direction Qiemo. La nuit fut courte, mais de toute façon, une nouvelle journée de repos est prévu. Pour la première fois, on voit le désert. Pour des raisons évidentes, les Chinois veulent stopper sa progression en plantant dessus de l'herbe à chameau, des buissons d'épineux, etc. Mais là-dessous, il y a bel et bien du sable ! On profite d'une halte dans un village pour inspecter une mosquée. Les impressions se confirment : les minarets sont pleins. Qiemo est situé dans une oasis. Comme d'habitude dans le sud-Xinjiang, la police est sur le qui-vive. Le soir, c'est brochettes et bières en pleine rue, face au défilé de camions anti-émeutes. Bernard Lavilliers peut aller se rhabiller ! Le lendemain, c'est donc journée de repos. Le bivouac (les photos de voitures sont ici ) est assez bizarre : les hospitalités sont dans des pré-fabriqués, alors qu'il y a de vastes bâtiments flambants neufs (et vides) sur le site. On es...