Guo Meimei, la Chinoise qui voulait être Kim Kardashian

Les Chinois n'ont pas le même rapport à l'argent que les Français. Il faut afficher sa richesse (ou à défaut, faire croire que l'on est riche.) Elle doit être le fruit d'un dur labeur. Et surtout, il faut en faire profiter sa famille élargie, voir sa communauté. Le puritanisme confucio-communiste condamne la paresse, l'indécence et les "comportements immoraux".
Mais aujourd'hui, de plus en plus de Chinois rêvent d'argent facile et surtout, de garder tout pour eux.
 
Guo Meimei est de la 2e catégorie. Elle nait en 1991 dans une ville sans charme du Hunan. Son père a été condamné pour escroquerie, sa grande sœur, pour prostitution et sa mère aurait également été prostituée.
A 18 ans, elle fait ses valises et débarque à Pékin. Elle travaille comme mannequin, pour Lamborghini. De quoi lui assurer jusqu'à 1000€ par jour. En plus, les mannequins sont des stars : avant chaque salon, certains constructeurs publient des photos des mannequins embauchés, avec des notices biographiques. On l'invite à des shooting de charme avec des GT.
Mais elle veut plus. Plus d'argent et plus de gloire. Elle devient call-girl de luxe. Grâce à ses "protecteurs", elle obtient des petits rôles au cinéma, des couvertures de magazine et enregistre un album de dance. Elle se fait aussi payer des opérations de chirurgie esthétique.
Pour attirer des fans, elle ouvre un compte Weibo (équivalent chinois de Twitter) au nom de "Guo Baby". Elle pause avec ses sacs-à-mains et les voitures payées par ses clients. Elle s'imagine aussi en couverture du Times (un mauvais photoshop.) A "activité", elle s'invite un rôle de "présidente de la chambre du commerce de la Croix Rouge chinoise". Les "netizens" sont choqués. Ils accusent l'ONG suisse de détourner des fonds pour payer le train de vie de "Baby". Il s'avère qu'un des vice-présidents de la Croix Rouge Chinoise s'appelle Guo Changjiang. "Baby" serait-elle sa fille ? En 2011, une enquête blanchi la Croix Rouge. Quant à Guo Changjiang, ce n'est qu'un homonyme.
Elle se met au vert à Macao, où elle écume les casinos. Une "sexe tape" fuite (encore une tentative pour faire le buzz ?) Elle s'affiche avec Wang Jun, l'un de ses clients.
En 2014, elle retourne à Pékin. Elle met en place un cercle de paris clandestins sur le Mondial de foot... Qui sert de couverture pour une agence d'escorte de luxe.
 
Cette semaine, la police l'arrête. Elle se confie à la TV, faisant son auto-critique. Les médias officiels font les choux gras de cette starlette, jugée "immorale". Pour les internautes chinois, c'est pour mieux cacher le séisme du Yunnan. Une catastrophe naturelle aux conséquences meurtrières.

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