Zhengzhou : un peu de tout (3)

On termine ce tour d'horizon de Zhengzhou avec ces quelques photos...
 
L'oncle Tom s'en est sorti, il possède désormais une boutique ! Et ce n'est pas une erreur de traduction, les caractères chinois signifient effectivement "oncle Tom".
 
J'imagine que le propriétaire cherchait un nom et qu'il en a pris un parmi les best-sellers de la littérature américaine.
Pour info, La case de l'oncle Tom fut écrit par une blanche, Harriet Beecher Stowe. C'était un livre foncièrement abolitionniste, qui fit connaitre la détresse des esclaves au grand public.
Inconvénient d'un livre trop réaliste, il fit également connaitre l'argot et les stéréotypes sur les esclaves. Aujourd'hui, un "oncle Tom" est une insulte pour les noirs Américains. C'est un noir qui "fait le noir" pour faire plaisir aux blancs (cf. OJ Simpson à la fin des années 70.) Voilà pourquoi ce livre est devenu politiquement incorrect et que son auteur est passé dans l'oubli. Alors qu'elle avait un quart de siècle d'avance sur Mark Twain, qui est perçu comme le pionnier de la littérature Américaine...

Le 11 mai 1960, Mao Zedong est venu à Zhengzhou, il fit un discours devant le siège local du PCC. Il y fit publiquement allusion à la famine et aux morts, conséquences du Grand bon en avant. Le discours avait une importance certaine, après un an de critiques voilées de la politique.
Pour ses fans, cela démontrait qu'il n'était pas complice du Grand bond en avant et encore moins de ses dérives. D'ailleurs, à ce moment-là, il avait pris du recul et il du revenir pour remettre de l'ordre.
Pour ses adversaires, le discours de Zhengzhou n'était que le minimum syndical de critique. Il savait ce qu'il se passait depuis au moins 1959 et il songeait surtout à man½uvrer pour reprendre les commandes du pouvoir.
 
En tout cas, le PCC a érigé une statut pour commémorer ce discours. Mao a l'air dubitatif, voire préoccupé. Ce n'est pas un Mao conquérant.
Notez qu'il existe une autre statut de Mao, à Zhengzhou. Elle est monumentale et le représente souriant, levant la main pour indiquer la marche à suivre.
 
De toute façon, il n'y a quasiment pas de cours d'histoires en Chine. A force d'user du Tipp-ex, il ne reste plus grand chose à apprendre. Et puis, il y a tellement de contradiction... Le PCC ne cherche même plus à créer une histoire officielle. Les série-TV ont tout transformé en soap opera et quelque part, ça arrange bien Pékin...

Dans les villes, il y a rarement des papiers par terre. Celui-ci a donc attirer mon intention. C'était visiblement un coffret contenant un couteau suisse Victorinox et un Zippo. Donc, logique, il est illustré par une Tour Eiffel ! Encore un exemple de l'occident vu par les Chinois...
 
En 1988, j'avais vu pour la première fois des images de la Chine. Des étudiants avaient trainé autour de Pékin. Ils voyaient des ados faire semblant de fumer. L'un des étudiants leur avait distribué des [rouge et blanc], qu'il avait allumé avec son Zippo. Ils étaient aux anges...
Victorinox, ça me fait plutôt penser à une de ces fake-news d'extrême-droite. Un article disant que pour plaire aux marchés du Moyen-Orient, des marques comme Swatch ou Victorinox avait fait disparaitre la croix Suisse de leurs logos. Parce que la croix évoquaient la chrétienté. Sous-entendu : les musulmans imposent leurs lois aux industriels. Bien sûr, c'est faux. Ni Victorinox, ni Swatch n'ont modifié leur logo. C'est dire la véracité de l'article...
 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Bernard Pivot

La caverne d'Ali Baba

Cartes postales de Chine

Le lac d'Hangzhou

Souvenirs de Chine, version 2023