La Clé USB


Lundi dernier, le référent cybersécurité de la Mairie de Paris, s'est fait voler son ordinateur, ainsi qu'une clef USB. Cette dernière contenait des informations sur le dispositif de sécurité des Jeux Olympiques de Paris. A priori, l'ingénieur n'était pas si haut gradé que cela et les données, pas si sensibles.

D'aucuns furent interloquées par cette affaire. La moindre PME dispose d'un réseau crypté, avec un pare-feu et des procédures strictes de partage des donnés. A contrario, cela semble bien léger de se balader avec des informations confidentielles. Celle-là, on la ressortira encore dans dix ans dans les putaclics !
En général, lorsque les gens sont vraiment choquées, ils vont chercher des réponses dans les livres. Pas forcément les livres saints. Or, il existe un roman évoquant un vol de clef USB. Le bien nommé La Clé USB, de Jean-Philippe Toussaint. C'était l'un des roman-phares de la rentrée littéraire 2019. D'où ce bandeau, pour mieux accueillir un prix, qui hélas, ne vint pas.

Je pensais que je l'avais critiqué à l'époque. Un moment Mandela ! 

Le livre commence sur les chapeaux de roue. Le narrateur est fonctionnaire à la commission Européenne. Il est approché par un lobbyiste. Le narrateur feint de l'écouter, afin qu'il dévoile son jeu. C'est là qu'il se retrouve en possession de la fameuse clef USB. En l'ouvrant, il découvre que derrière le lobbyiste aux gros sabots se cache une machine très lucrative, qui elle-même cache une escroquerie.
La partie I (80 pages) se lit toute seule. C'est touffu, c'est captivant. Hélas, Jean-Philippe Toussaint, c'est un auteur qui semble tout donner dans les premières parties de son livre. A croire qu'il écrit de manière linéaire ! Dans le chapitre II (65 pages), on sent que le réservoir à idée est épuisé. On retrouve le héros à Dalian, en Chine. Il nous fait du Mary Sue, avec une séquence à la James Bond, un peu impromptue. Pour la partie III (45 pages), là, il est en roues libres. Le narrateur est à Tokyo, pour une conférence et il se fait mutique. Puis, afin de meubler, on a une séquence hors-sujet sur son père (mort en 2013.) On n'y parle plus de clef USB, des mafieux de Dalian, de conférence à Tokyo... Le livre se termine donc en queue de poisson, comme souvent chez Jean-Philippe Toussaint. 

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