La pagode de M. Loo
Lu Huan Wen était a priori un fils de paysans misérables du Zhejiang. Vers 1900, il parti chercher du travail à la ville. Il se lia à un certain Zhang Jinjiang, un fils de bonne famille. Zhang fut muté à l'ambassade de Chine, en France et Lu le suivi. Il devint alors Loo Ching Tsai. A Paris, il travailla dans un magasin d'antiquités Chinoises. En 1908, il ouvrit son propre magasin. Le business était lucratif : acheter des vieilleries dont la bourgeoisie citadine Chinoise ne voulait plus et la revendre à prix d'or à Paris.
En 1925, il rachète un hôtel particulier Haussmannien, qu'il fit transformer en pagode du XIXe siècle. Un architecte Parisien, François Bloch, fut chargé du travail. En 1926, l'œuvre fut achevée.
Ce n'est donc pas tout à fait une Chinoiserie et ce n'est pas tout à fait authentique, non plus.
Le voisinage fit une pétition pour qu'il soit détruit ! Ce qui ne fut heureusement pas fait.
Le
marché des antiquités chinoises se professionnalise. Plus question de
refourguer des pièces pas si anciennes. Loo s'adapta à sa clientèle et
son palais était l'endroit idéal pour accueillir une clientèle
exclusive, plus qu'un simple magasin. Il s'était même inventé un lignage
imaginaire d'une famille de lettrés Chinois.
Loo fut accusé
d'avoir profité de la corruption et du vide politique de la Chine des
années 20, 30 pour exfiltrer nombre de pièces rares du patrimoine
Chinois. Notamment des sculptures. En 1949, la Chine communiste lui
coupa ses têtes de pont et il du fermer boutique. Il mourut en 1957.
Depuis, le bâtiment est passé de mains en mains. L'essentiel de la collection personnelle de M. Loo fut dispersée.
Désormais, c'est une salle de réception.
Je savais donc qu'il était là, quelque part, dans l'ouest de Paris. Mais où ? De toute façon, l'ouest, je n'y met jamais les pieds... Je suis tombé dessus par hasard, sans le chercher. Entre les Champs Élysées et Opéra.
Il a d'autant plus d'intérêt qu'en Chine, cela fait longtemps que la plupart des hôtels particuliers et autres manoirs du XIXe siècle ont été rasés.
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