Guédelon
Un château du Moyen-âge, lancé en 1996 !
Guédelon est un château-fort typique du XIIIe siècle, dont la construction a débuté en 1996. Il est situé dans l'Yonne, à 2h de route de Paris. C'est un travail d'archéologie grandeur nature, qui se visite.
Le résultat est tellement saisissant qu'un ami était persuadé que c'était un château médiéval que l'on avait restauré. Il a du ouvrir Google pour me croire !
Car oui, il y a 25 ans, il n'y avait rien ici. Juste une ancienne carrière de grès, au milieu des forêts...
Pourquoi mettre 23 ans pour bâtir un château médiéval ? Avec les techniques moderne de construction, ça serait vite expédié ! Après tout, sur un bâtiment, ce qui prend du temps à mettre en place, c'est toute la tuyauterie, les fils électriques, etc. Or, au Moyen-âge, point de gaines thermiques ou de câbles électrique !
Sauf que l'idée de Guédelon, ce n'est pas juste de construire un château-fort médiéval, mais de bâtir dans l'esprit du moyen-âge et avec les techniques d'époques. L'objectif étant avant tout de comprendre comment on bâtissait à l'époque.
Donc point d'engins de chantier. Tout se fait à l'huile de coude ! Pour le levage, il faut courir dans les cages à écureuil reliées à un palan. Et bien sûr, les échafaudages sont en bois. Pas question non plus d'égaliser les murs au laser ; il faut ressortir le fil à plomb.
Et c'est pour cela que le chantier avance lentement. Car c'est avant tout un chantier d'archéologie à l'envers et de mise en application des travaux de recherche. Il ouvre chaque année au printemps et ferme à l'automne. Les subsides publiques sont insuffisantes et pour arrondir les fins de mois, le chantier est ouvert au public.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'au Moyen-âge, peut de gens savaient lire. Et sûrement pas des ouvriers de chantiers. Donc pas de plans avec côtes ou de procédures écrites. Le savoir-faire se transmettait par imitation. D'où l'importance de l'apprentissage. Quant au contrôle, faute de plans et de vraies moyens de mesure, c'était avec des gabarits que l'on vérifiait le résultat.
Et bien sûr, les ouvriers sont en tenues d'époque (mis à part qu'au Moyen-âge, il n'y avait pas de chaussures de sécurité ou de surlunettes...) Les ouvriers sont aussi là pour expliquer leur travail aux visiteurs. Même si à l'époque, il n'y avait pas d'ordre de mission ou de contrat de travail, chacun avait une mission précise.
Les ouvriers sont des gens du coin. Certains sont des artisans, d'autres sont retraités et il y a aussi des chômeurs, nombreux dans la région. Surtout des hommes. L'égalité des sexes, c'est bien beau, mais quand il s'agit de porter des pierres, vous n'avez pas beaucoup de volontaire-e-s...
Le chantier du château, ce n'est que la face émergé de l'iceberg. Au Moyen-âge, les transports étaient lents, couteux et dangereux. Tout devait être fait sur place. Guédelon est ainsi construit sur une carrière et les pierres sont extraites et taillées sur site. La glaise de la terre est transformée en tuile ou en carrelage, les arbres de la forêt environnante sont taillés pour faire des planches, etc. Et là encore, bien sûr, tout est fait dans les règles de l'art. D'où un village d'artisans, autour du château, avec des potiers, des tailleurs de pierre, des charpentiers... Depuis l'an dernier, le site dispose même de son moulin ! Un boulanger retraité montre aux visiteurs les différents pains que l'on faisait (car il était différent souvent sa classe.) Et il y a des animaux, car au Moyen-âge, on élevait les bêtes dans le village. Comme ce cochon, visiblement bien nourri...
Le premier constat, c'est que c'est très différent des imageries d'Epinal. Les chevaliers, par exemple, on se les imagine sur de hauts chevaux fiers et nobles... En fait, ils montaient ces poneys !
C'est enthousiasment aussi car il y a du monde. Guédelon espérait 10 000 visiteurs. En 1998, ils furent 80 000, alors qu'il n'existait que des fondations. Dès 2000, le site était à l'équilibre Aujourd'hui, ils sont 300 000 chaque année et c'est le deuxième site le plus vu de la Bourgogne. Cela prouve qu'à l'heure de TPMP et des challenges sur Instagram, il y a encore des gens intéressés par la connaissance...
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