Depeche Mode en quelques albums


J'adore Depeche Mode. C'est un de mes groupes préférés.
 
Récemment CStar diffusait une Story de Depeche Mode. Un documentaire enchainant les anglicismes, avec des interviews bien gentillettes de personnes dont le job est visiblement "fan de Depeche Mode". Bref, on vous expliquait que chaque album était "iconique" et qu'il "redéfinissait la musique" pour "l'amener à un autre niveau".
Bref, j'ai vite zappé.
 
Alors voici ma propre "story", à travers les albums de Depeche Mode.

Speak & Spell (1981)
Depeche Mode a connu des débuts très classiques. Vince Clarke et Andy Fletcher étaient des amis du lycée. Martin Gore était un ami commun, qui jouait dans un autre groupe. Puis ils se sont mis aux synthés et ils ont recruté un chanteur, Dave Gahan. Le nom de groupe était un magazine Français (dont ils avaient mal compris le nom.) Ils ont signé avec le label Mute, fondé par un Daniel Miller à peine plus vieux qu'eux. Ils enregistrèrent un premier album. Les premiers extraits, Dreaming of me et New Life eurent un certain succès. Le décollage eu lieu avec Just can't get enough (pour lequel ils tournèrent un premier clip.)
 
Ce fut l'éclosion. Mais à peine Just can't get enough arrivait dans les bacs que le groupe travaillait déjà sur A broken frame, le second album. Vince Clarke n'était pas d'accord et il parti. Le DM version Clarke, c'était de la pop acidulée. Il aurait duré un ou deux albums maximum, comme la plupart des autres groupes de New Wave. Il recruta Alison Moyet et créa Yazoo, qui ne dura que deux albums.


Construction Time Again (1983)
A broken frame était un album de transition. Un an plus tard, Construction Time Again ouvrait l'ère d'une pop avec davantage de batteries synthétiques et des rythmes plus fouillés. Avec Everything count, puis People are people (NDLA : extrait de l'album suivant, Some great reward), Depeche Mode montrait qu'il n'était pas le groupe d'un seul hit. Que contrairement à Orchestral Manoeuvers in the Dark ou Soft Cell, il avait su se renouveler et s'inscrire dans la durée. Il était capable de remplir de grandes salles à travers l'Europe et les Etats-Unis.
 
Martin Gore avait remplacé à Vince Clarke comme auteur des titres, tandis qu'Alan Wilder avait débarqué comme quatrième homme. Musicien expérimental, via son projet solo Recoil, il avait droit à peu d'espace. Le compositeur, c'était Gore, point final.


Music for the masses (1987)
En 1985, Warner Bros prit en main Depeche Mode via sa maison de disque Sire. Ce fut la première année où le groupe ne sorti pas de disque. Daniel Miller les expédia à Berlin, là où 10 ans plus tôt, David Bowie avait débarqué avec Iggy Pop et Lou Reed. La New Wave était terminée et Depeche Mode se devait d'être plus ambitieux. Terminé, les albums bâclés avec trois titres valables (qui servaient de singles) !
Black celebration était une première étape. Puis il y eu Music for the masses. Martin Gore se rappela qu'il avait été guitariste et ça permit d'ajouter à l'univers de DM. L'autre apport, c'était les clips d'Anton Corbijn, un photographe Néerlandais (qui n'aimait ni le style, ni la musique des débuts du groupe) et dont chaque vidéo était un court-métrage d'art et essais (cf. Behind the wheel.)
Le temps de Just can't get enough semblait loin ! Mais c'est grâce à ce relooking complet que le groupe pu passer un nouveau cap.
 
Le groupe enchaina avec la tournée 101 aux Etats-Unis.


Violator (1990)
Flood fut chargé simultanément de sortir deux groupes des années 80 de l'ornière : Depeche Mode et U2. Le producteur conseilla aux Irlandais de passer aux synthés... Et il conseilla aux Anglais de passer aux guitares ! François K, producteur-phare de la house US, fut chargé des singles.
 
Avec Personnal Jesus ou World in my eyes, les textes se voulaient plus ambigus. On ne savait pas s'ils parlaient de sexe ou de religion. Anton Corbijn poursuivait son style de non-clips. Dave Gahan ne comprenait pas pourquoi, dans Enjoy the silence, on lui demandait de se balader avec une chaise-longue, habillé en roi, mais ce n'est pas grave : c'était sans doute très artistique...
 
Avec Music for the masses, c'était sans doute l'album le plus abouti. Le plus ambitieux, aussi.
 
Depeche Mode était à son apogée et hélas, il allait chuter ensuite...


Only When I lose myself (1998)
Après Violator, Depeche Mode enchaina les fausses bonnes idées. Songs of faith and devotions (1993), également produit par Flood, était un simple succédané.
L'époque était à la brit-pop, au grunge, au style "unplugged". DM n'allait quand même pas se mettre aux guitares sèches ! Et puis, il y avait des dissensions. Martin Gore voulait chanter. Dave Gahan voulait composer. Héroïnomane, il avait de graves problèmes de santé qui entrainaient autant d'interruptions de tournées ou d'enregistrements... Quant à Alan Wilder, il parti se consacrer à Recoil. Il ne fut pas remplacé.
 
En 1997, le groupe sorti Ultra, un album très rock. Dans It's no good, Anton Corbijn filmait une caricature de Depeche Mode, ringard et en mal d'argent.
 
Le Best-of en deux parties (1980-1985 pour les années Mute et 1986-1998 pour les années Sire) sonnait comme un adieu. I réservait un inédit, Only when I lose myself.


Exciter (2001)
A la fin des années 90, la techno et le big beat rendirent volontiers hommage à Depeche Mode. Mais ils n'étaient pas là pour écouter les hommages. En 2001, le trio se reforma avec Exciter, produit par Mark Bell (alias LFO.) J'aimais particulièrement I feel love.
Hélas, les dissensions restaient. Chacun, y compris Andy Fletcher, travailla sur des projets solos.
 
Depuis, Depeche Mode nous envoi des cartes postales tous les trois, quatre ans. Les albums sont assez inégaux. Le groupe vient de clore la tournée consécutive à Spirit (d'où le documentaire sur CStar.)
 
Soyons franc, Depeche Mode a toujours été un groupe de pop commerciale. Néanmoins, sa longévité est exceptionnelle. Les trois membres approchent la soixantaine, dont une quarantaine d'années derrière les claviers. Pourtant, leurs singles sont toujours diffusés sur MTV et leur public est jeune. Alors qu'à leur âge, les Rolling Stones avaient arrêté les albums studios...

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