Speakeasy


Speakeasy ?

Durant la prohibition, aux USA, la vente d'alcool était interdite. Mais la demande était là. Alors certains restaurants a priori honorables disposaient d'une arrière-salle. On y entrait par un passage secret et là, c'était le royaume du stupre ! De l'alcool, du jazz, du jeu, des noires... Et les clients du restaurant n'ont aucune idée de ce qui passe dans l'arrière-salle ! Certains lieux possédaient même une sortie secrète, en cas de descente de police. D'autres bars, eux, avaient pignon sur rue, mais ils ne servaient de l'alcool qu'aux personnes connaissant le code secret.
 
Voilà pourquoi, dans les films sur la prohibition, lorsque les protagonistes sont dans un bar, c'est en sous-sol ou dans une pièce sans fenêtres.


Existait-il vraiment des speakeasy durant la prohibition ? Certains bars avaient aménagé leur cave. On a aussi retrouvé des sorties de secours dans d'autres bars. Mais les dancing accueillant une centaine de clients, c'était très probablement une invention d'Hollywood. Howard Hughes était le champion du film de gangsters, décadent et voyeuriste. Avec un don certain pour l'exagération, voire l'invention.
 
En tout cas, aujourd'hui, les speakeasy reviennent à la mode. Bien sûr, ils sont parfaitement légaux.
 
Lundi sans cravate m'a invité à l'un d'eux.
 
Donc, à première vu, ce restaurant, très chic, sur les Champs Elysées est tout à fait normal...


Un escalier qui mène aux toilettes. Là encore, ça reste banal. Le seul indice, c'est la largeur inhabituelle des marches.
 
Puis il y a une porte "réservée aux employés". Ce n'est pas le genre d'endroits que l'on visite, d'ordinaire... Derrière, un couloir menant aux toilettes des employés, un placard à balais...


Puis une porte mène à un bar très cosy, pour une quinzaine de convives. Un bar normal, avec DJ, sauf qu'il est secret. Les clients du restaurant ne savent pas qu'il est là.
 
C'est le côté "secret" qui fait 80% du charme. Et le côté "privilégié". Bienvenue dans un monde d'exclusivité, de "carré VIP"... Quand j'étais petit, j'étais de ceux qui restaient derrière le cordon. Ceux à qui les vigiles disaient "reculez", "désolé, c'est uniquement sur invitation", "laissez passer les gens, merci." Juste un coup d'½il, le temps que la porte s'ouvre, puis je repartais. Mes parents ne faisaient parti d'aucun club, d'aucun cercle. Alors je n'aurais jamais cru qu'un jour, je serai "sur la liste"...
 
Trêve de plaisanteries, ce côté intimiste est sympa. Avoir de l'espace, être assis sur une vraie chaise... Des luxes tellement rares, à Paris. J'ai horreur des lieux bondés et bruyants. Les conversations se limitent à "Qu'est-ce tu dis ?"


Bien sûr, dans un lieu comme ça, il faut un breuvage étonnant ! Voici un "Empereur". D'après Google, il y a des dizaines de cocktails portant ce nom... Dont aucun ne correspond à ce que j'ai bu !
 
Ca rajoute de l'exotisme, du mystère.
 
Il faut reconnaitre que Lundi sans cravate sait choisir ses lieux ! Ca sort de l'ordinaire.
Ca, le lendemain matin, à la machine à café, quand vous racontez votre soirée, les gens vous regardent avec des yeux grands comme des soucoupes !


Au fond de la salle, il y a une sortie de secours. Si vous entrez, vous vous retrouvez dans une seconde salle, où le boss de fin de niveau des hipsters vous attend ! (NDLA : en vrai, il est magicien.)

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