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Affichage des articles du août, 2016

Le jardin René Dumont

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Ce portique commémore les ouvriers Chinois venus en France durant la première guerre mondiale (pour remplacer les Français, partis au front, dans les usines.) La plupart des Chinois resteront en France après la guerre, s'installeront à Gare de Lyon, avant de mourir de la grippe espagnole. Le jardin René Dumont est un lieu maintes fois réaffectés. Il accueille d'abord un jardin tropicale. Puis, en 1907, c'est une exposition coloniale avec des éléphants d'Inde (?), un pavillon Guyanais (ou Guinéen, c'est selon), un pavillon Marocain (en fait construit par des Tunisiens), un pavillon Congolais (où des noirs effectuent un numéro devant les visiteurs et se laissent toucher les cheveux.) Puis, lors de la guerre, on construit un hôpital de campagne. En 1918, il est transformé en mosquée (gag : le bâtiment est tourné vers le sud.) Le parc s'ornent de stèles à la mémoire des soldats de l'empire. La partie jardin accueille un jeune agronome, René Dumont. Avant tout le

Taklimakan Rally : 9. Pékin

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Le Taklimakan Rally 2016, c'est fini ! Même en avion, le chemin du retour est long. Pour commencer, il faut prendre l'avion d'Aksu à Urumqi. Les douanières voient passer tellement peu de blancs qu'elles sont font prendre en photo avec nous ! Celle de droite nous suivra jusqu'à la salle d'embarquement pour un ultime selfie. Le propriétaire de la polaire violette, dans le bac, devra patienter pour passer le portique... C'est aussi la dernière fois que notre couleur de peau choque. Fini les selfies et les gens qui nous regardent plus ou moins discrètement, du coin de l'œil. Après une courte nuit à Urumqi, on prend un second avion pour Pékin. Ensuite, on a 23h50 à tuer dans la capitale. On peut admirer les monuments comme ce musée du chemin de fer chinois. En 1988, j'ai vu le film Le dernier empereur . Si on m'avait dit que 28 ans plus tard, je verrai la Cité Interdite de mes propres yeux... C'est l'anniversaire du printemps de Pékin, donc l

Taklimakan Rally : 8. Aksu

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La dernière grosse journée de route nous amène de Hetian à Aksu (parfois écrit "Aksou".) Le bivouac est au lieu-dit "Montagne de Mazartag" (NDLA : en fait, il n'y a pas de montagnes là.) Lors d'une pause-pipi dans un petit village, on voit ces trois enfants Ouïgours qui passent la journée sur un lit-divan. Leurs parents tiennent une épicerie et vu la chaleur, les enfants restent dehors. Les équipages passent la nuit au lieu-dit, au milieu des dunes. C'est la seule fois où ils camperont. Nous, on pousse jusqu'à la ville de l'arrivée, Aksu. Bien sûr, les chauffeurs n'ont pas fait le plein au préalable et on tombe en panne sèche. On perd une bonne heure et notre guide/comptable décide de s'arrêter dans un ultime petit restaurant où dit-on, on fait du bon poisson. On vous dit tout le temps de ne jamais visiter les cuisines d'un restaurant après le repas. Sans quoi, vous risquez de le rendre... C'est d'autant plus valable en Chine.

Taklimakan Rally : 7. Yutian et Hetian

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On attaque le dernier tiers du rallye. Cette fois, on file plein ouest. La course s'arrête à Yutian, mais les infrastructures hôtelières sont insuffisantes. On ne fait donc qu'y passer. On prend le temps d'admirer ce monument dans le plus pur style socialiste. Apparemment, Mao est venu ici et il s'est battu avec les Japonais. Wikipédia est muet sur l'évènement. En tout cas, ça méritait un monument écrit en mandarin, en kazakh, en ouïgour et en russe ! Dans cette terre d'islam, la dernière chose qu'on s'attend à voir, c'est cette statue d'un Tyrolien avec choppe et tonnelet de bière ! Il pourrait s'agir d'une représentation très grossière de Ferdinand von Richthofen (oncle de Manfred von Richthofen -le Baron rouge-.) Ce géographe Allemand, passionné par la route de la soie, a visité le Xinjiang à la fin du XIXe siècle. Yutian est bien la seule ville où j'ai eu l'impression qu'il y avait une majorité Ouïgour. Ces trois femmes v

Taklimakan Rally : 6. Qiemo

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Après Ruoqiang , on continue vers le sud, direction Qiemo. La nuit fut courte, mais de toute façon, une nouvelle journée de repos est prévu. Pour la première fois, on voit le désert. Pour des raisons évidentes, les Chinois veulent stopper sa progression en plantant dessus de l'herbe à chameau, des buissons d'épineux, etc. Mais là-dessous, il y a bel et bien du sable ! On profite d'une halte dans un village pour inspecter une mosquée. Les impressions se confirment : les minarets sont pleins. Qiemo est situé dans une oasis. Comme d'habitude dans le sud-Xinjiang, la police est sur le qui-vive. Le soir, c'est brochettes et bières en pleine rue, face au défilé de camions anti-émeutes. Bernard Lavilliers peut aller se rhabiller ! Le lendemain, c'est donc journée de repos. Le bivouac (les photos de voitures sont ici ) est assez bizarre : les hospitalités sont dans des pré-fabriqués, alors qu'il y a de vastes bâtiments flambants neufs (et vides) sur le site. On es

Taklimakan Rally : 5. Sur la route de Ruoqiang

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C'est logique : si on passe 24h de plus à Turpan , on a 24h de retard sur la caravane du rallye. Au matin du troisième jour, la consigne tombe : on part. Il faut donc filer directement vers la ville-étape du jour. Certe, le rallye a fait un crochet à l'est -donc il y a une route plus directe-, mais cela veut dire tout de même une belle ration de kilomètres... Voilà à quoi ressemble l'essentiel du Xinjiang : des pleines infinies et arides. Parfois, on peut rouler des heures avant de croiser quelques maisons. Ce bloc de maisons, au pied d'une dune, a l'air abandonné. Pourtant, il y a de la vie à l'intérieur. Qu'espèrent ces gens qui vivent dans des ruines, sans électricité, ni eau courante, au milieu de nul part ? Pourquoi étaient-ils venus s'installer là ? Dans le Sud-Xinjiang , il y aurait des groupes djihadistes. La police est omniprésente et les stations-service ont des airs de camps retranchés avec barrière et barbelés. Le dress-code est affiché à l&#

Taklimakan Rally : 4. Turpan

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Après Karamay , cap au sud-est vers Turpan. Après les vertes collines du nord, avec leurs arbres fruitiers, place aux canyons. Un fin vent charrie un voile de sable dorée. L'hôtel semble sorti d'un conte des mille et une nuit. Si j'ai pris ces statues un peu kitsch, en arrière plan, c'est pour vous montrer ce qu'il y a derrière : des vignes. La spécialité de Turpan, c'est le raisin. L'hôtel possède ses propres vignobles, où les ouvriers vont travailler chaque matin. Pour faire du raisin sec, les grains sèchent dans ces greniers ajourés. On en trouve encore ici et là. On m'a dit qu'il y a les mêmes au Maroc. Il y a un marché qui ne vend que du raisin sec et des noix. Pour une bouchée de pain, j'ai acheté un gros sac de raisin sec que j'ai dégusté à Paris. Il a plus de gout que celui d'Auchan ! Et voilà le produit fini ! Le Xinjiang possède plusieurs terroirs traditionnels, où il y a aussi bien du rouge, du blanc que du mousseux. Plus récem

Taklimakan Rally : 3. Karamay

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[solo de flute] "I'm going up the country/babe, don't you wanna go?/I'm going up the country, babe/don't you wanna go?/I'm going to some place where I've never been before..." L'autoroute large, les pick-up yankee qui tirent une caravane de la taille d'un zeppelin, le paysage désertique... Oui, vous êtes en Chine, dans le Xinjiang. Après Tacheng , on a filé vers Karamay, situé à mi-distance entre Urumqi et Tacheng. De ce que j'ai compris, Karamay n'a longtemps été qu'un village Ouïgour. Puis on a découvert du pétrole dans le coin. A l'origine, il n'y avait que des puits. Puis les base-vie se sont changés en villages, des paysans Han (les Chinois "normaux") se sont installés. Et de fil en aiguille, vous vous retrouvez avec une grande ville au beau milieu du désert. Un Texan se sentirait chez lui. Le pétrole, ça rapporte. Visiblement, la municipalité a tout claqué dans des halls d'exposition cyclopéens. L'un

Taklimakan Rally : 2. Tacheng

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Souvenirs du Taklimakan Rally, suite ! Après Urumqi, fini de rêvasser ! Je suis là pour couvrir un rallye-raid, donc direction la ville de départ. Il s'agit de Tacheng, à l'extrême nord-ouest de la Chine et à un jet de pierre du Kazakhstan. (NDLA : post automobilistique ici .) Un hippodrome sert de paddock/podium/ligne de départ. Pour faire venir les gens, le promoteur local a prévu pas mal d'animations. Ces jeunes accordéonistes se rendent aux répétitions. Certains n'ont jamais vu d'étranger et ils veulent attirer mon objectif. Le garçon au blouson noir joue Amélie Poulain , tandis que les filles préfèrent prendre la pose. L'autre animation, c'est un spectacle de chevaux. Pour faire plus spectaculaire, ils ont mis des fumigènes. Et le soir du départ, c'est concert. De la musique traditionnelle Ouïgour ? Non, du death-metal ! Comme il n'y a pas beaucoup de concerts dans le coin, tous le monde à rappliqué, de 7 à 77 ans, de l'élégante des villes a