Compagnie de Californie

C'est le come-back des années 80 ! Compagnie de Californie revient. Ses sweats à capuche frappés de l'aigle rouge sont de nouveaux vendus. La marque compte treize boutiques franchisés. Une bonne nouvelle, à l'heure où de nombreuses marques boivent la tasse (cf. Camaïeu, Kookaï...)

A la fin des années 70, les jeans US s'arrachaient à prix d'or. Dans un premier temps, cela aiguisa l'appétit de vrais-faux fabricants US de jeans (C17, Lee Cooper, Lois, Liberto, Rica Lewis...) Les 18-25 ans voulaient un "total look US". Or, toutes ces marques ne proposaient que des jeans et blousons en jeans. Il y avait donc un espace pour des fabricants de tee-shirts, de sweat-shirts, etc.

Serge Kraif et ses amis reviennent alors des Etats-Unis. En 1983, ils fondent Compagnie de Californie et en 1985, LC Waïkiki (Les Copains.)

La communauté Pieds Noirs dominait la mode Parisienne. Les modèles étaient créés dans Le Sentier. Puis produits dans la foulée, en Tunisie. Puis ils étaient écoulé dans les boutiques de quartier. Les fabricants faisaient (pas très discrètement) du placement-produit dans les tubes du Top 50. Ils visaient les 18-25 ans, puis les 15-25 ans, voire les 12-15 ans. C'était magique : vous vendiez des sweat-shirts à 200 francs à un ado et six mois plus tard, il avait grandi et il lui en fallait des neufs !

Et ils usèrent le filon jusqu'au bout : papeterie (agendas, cahiers, stylos...), maroquinerie, porte-clefs, etc. 

Dans les années 90, le charme était rompu. Par définition, les modes adolescentes sont éphémères. Les stars du grunge, comme Kurt Cobain, imposèrent un non-look, sans marque. En parallèle, le rap et les sportifs US (Michael Jordan, André Agassi...) faisaient eux la promotion des équipementiers sportifs. Les marques parisiennes étaient ringardisées.
De plus, les petites boutiques disparaissaient au profit des centres commerciaux et les sous-traitants Tunisiens, aux usines géantes de Chine ou du Bangladesh.
Marginalisées, les marques s'éteignirent. Compagnie de Californie fut officiellement mise en sommeil en 2000.

Mais aujourd'hui, Serge Kraif et sa fille Julia relancent la machine !

Voilà pour le story-telling.

Sauf qu'après un premier retour raté, Compagnie de Californie passa un accord avec TF1 (?) pour du branding de tennis.

Nouveau retour en 2016. Au passage, la marque lançait une inédite collection enfant.

En 2017, Compagnie de Californie vendait quelques pièces chez Colette. Victor Louzon, le "brand fire starter" la prenait en main pour la redynamiser !

Et en 2021, Compagnie de Californie annonçait un réseau de franchisés.

Bref, (presque) tous les ans, Compagnie de Californie fait son grand retour...