Haricots au lard

J'imagine la scène, il y a environ un siècle, dans une mine près de Roubaix. Le coup de sifflet retenti : c'est l'heure du "briquet" (1) Mon arrière-grand-père lâche son marteau piqueur. Les piqueurs se retrouvent dans la galerie principale et s'assoient. Mon arrière-grand-père ouvre sa gamelle. Dedans des haricots au lard préparés par mon arrière-grand-mère...

Voici le plat que j'ai tenté de recréer. En cette période hivernale, c'est un sacré apport en calories.

Bien sûr, le rata de mon arrière-grand-père avait sans doute moins de lardons et plus de haricots. Et il n'y avait pas de la coriandre. Ni des tomates.
Bref. C'est plus une évocation qu'une recréation à l'identique.
Il faut savoir que les haricots sont durs et cuisent lentement. Très lentement. Le mieux, c'est de les faire tremper la veille. Puis de les cuire une bonne heure à feu moyen, avec du thym. Le deuxième point, c'est que c'est très sec.

Ainsi, pour ma première tentative, mes haricots étaient durs et le plat, trop sec.

Pour la seconde tentative, j'ai laissé fondre un oignon et une tomate dans une casserole. En parallèle, j'ai fait revenir les lardons.
Avant de servir, j'ai mélangé le tout. J'ai ainsi obtenu des haricots en sauce, nettement plus digestes.

(1) Un déformation de l'anglais "break". Les mineurs obtinrent une pause-déjeuner grâce à l'activisme d'un député socialiste au nom prédestiné : Raoul Briquet (1875-1917.)