Joël Ouaknine (1957-1985)

Il y a 30 ans et 3 mois, mon oncle Joël se tuait sur une petite route, à bord d'une Opel Corsa de location. Il avait 28 ans. Moi, j'avais 6 ans et des poussières à l'époque. Bien sûr, je ne me rappelle de pas grand chose. Sa Vespa, sa collocation dans l'ouest parisien, quelques repas de famille... Et surtout, ensuite, ses affaires étalées sur une table, avec mon père et mon autre oncle faisant le tri. Il y avait un Michel Vaillant dans le tas. Je ne l'ai pas récupéré, mais ça m'avait envie de découvrir la série et à partir de là, je me suis intéressé au sport auto...

 
Ensuite, pendant 30 ans, il y avait comme une chape de plomb sur cet oncle. A peine quelques histoires, ici et là. Car, c'était un oncle qui vivait trop vite, quitte à parfois se perdre...
En 2014, j'ai été invité par Opel à voir la nouvelle Corsa. Il y en avait une ancienne et je me suis longtemps assis à son volant, en pensant à lui.
 
Puis, aujourd'hui, ses amis ont tenu à organiser un hommage. Les langues se sont déliées, racontant le bon, mais aussi le moins bon chez lui. J'ai redécouvert cet oncle mystérieux. Un homme solaire, charmeur, qui bouillonnait de mille projets...
Ah, Joël, peut-être que c'était ton destin de partir tôt. Peut-être que tu savais que tu n'étais qu'une étoile filante et qu'il fallait que tu fasses le maximum de bruit avant de partir.
Après ça, je me suis dit qu'aujourd'hui, on pourrait parler de voitures, de musique, de galinettes cendrées... On en aurait, des points communs. Mais ce ne sera jamais possible. Toi qui bougeait tout le temps, cela fait 30 ans et 3 mois que tu es allongé au cimetière de Pantin. Ainsi va la gloire du monde.