Sérotonine
En 2003, Dominique Noguez écrivait l'une des premières biographies de Michel Houellebecq. Il tentait de se jusifier sur la question du style. Car d'aucuns reprochent à Michel Houellebecq de ne pas soigner sa prose et sa mise en forme.Sur le fond, par contre, il existe indéniablement un style Houellebecq !
Vous avez donc toujours un héros, masculin, blanc, entre deux âges. Il est généralement issu de l'exode rural (de première ou de deuxième génération) et possède un job très autonome (chercheur, consultant, conseiller...) en liens avec une administration (agriculture, culture et plus rarement, éducation.) Surtout, il possède une aisance financière certaine. Il est divorcé, séparé ou bien sur le point de rompre, au début de l'histoire.
Le héros houellebecquien est dépressif. L'écrivain vous fait comprendre que le héros n'attend plus rien de la vie, sur le plan sentimental, professionnel ou social. Au fur et à mesure, il s'enferme dans la solitude. Il a un ami dans une détresse sociale et financière terrible, qui finit par mourir et cela ne choque guère le héros, trop recroquevillé sur ses problèmes. De même, il assiste en spectateur au départ définitif de la femme avec laquelle il menait une amourette. Puis, la société autour de lui sombre autour du chaos. Et il se laisse entrainer.
Cette histoire-là, Michel Houellebecq la réécrit encore et encore.
On a donc d'emblée une impression de déjà-vu. Le Florent-Claude de Sérotonine travaille au ministère de l'agriculture, comme le héros sans nom de L'Extension du domaine de la lutte. Il erre en Espagne, comme le Daniel de La possibilité d'une île. Sa compagne, Yuzu est adepte de soirées mondaines et d'échangisme, comme Olga dans La carte et le territoire. Etc, etc. C'est la trame houellebecquienne sus-citée, seuls les personnages changent -un peu-.
Et puis, il y a ce ton, dépressif. Florent-Claude ne s'intéresse à rien (mis à part le fromage), ni à personne. Difficile donc de s'intéresser à lui ! Qui plus est, je ne suis pas d'accord avec Michel Houellebecq. J'ai des ambitions, des envies de découvertes, d'épanouissement. Le monde n'est pas composé uniquement que de gens égoïstes et cupides. Vous en trouvez souvent qui vous ouvrent leur porte, de manière complètement désintéressée.
En résumé, l'écrivain est entre Calimero et le Schtroumpf grognon. J'ai eu du mal à terminer son dernier roman, pourtant plus fin que les précédents.
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