Lilian Thuram


 Lilian Thuram. Un homme avec un drôle de parcours.
 
Né en Guadeloupe, il grandit à Bois-Colombes. Bon footballeur, il signe avec Monaco à 19 ans. A 24 ans, il s'exile en Italie, à la grande époque du calcio. A Parme, puis à Turin. C'est la mondialisation heureuse, celle qui rend millionnaire un gamin de banlieue. En 1998, il fait parti de la fameuse équipe de France. Le grand public découvre ce noir qui porte des lunettes de vue, ce qui lui donne un air intello. Comme tous les champions du monde, Thuram monnaye sa notoriété à coups de pubs.
En 2008, alors qu'il s'apprête à prendre une pré-retraite au PSG, on lui découvre une malformation cardiaque. La même qui a emporté son frère, basketteur pro. Thuram raccroche les crampons.
 
Visiblement, à force d'entendre qu'il a "l'air d'un intello", Thuram se prend au jeu. Le voilà héraut des banlieues, croisé des "noirs". Il veut donner des leçons à tout le monde. C'est le fils spirituel de Yannick Noah et de Jamel Debouze. Il rejoint la troupe des artistes/intellectuels au service du PS. Accessoire obligatoire de la panoplie, il se met en couple avec Karine Le Marchand, un présentatrice de M6. Le discours de Thuram est maladroit. Au mieux, c'est du SOS Racismes lu en diagonale. Au pire, il a des accents de Dieudonné.
Mardi prochain, il doit recevoir la légion d'honneur. Problème : Karine Le Marchand se plaint de "violences conjugales". Puis, elle se ravise : il l'a juste poussée et il y avait un frigo sur le chemin. La situation devient paradoxale, l'intelligentsia l'excommunie pour violences faites aux femmes. Les milieux plus réactionnaires -qui d'ordinaire honnissent Thuram- crient au procès stalinien et à la police des pensées.
 
Nul doute que plus tard, on oubliera les frasques de Thuram. Après tout, Sean Penn, idole de la gauche US, a bien envoyé Madonna à l'hôpital...
 
Reste un autre débat. Pourquoi est-ce que les seuls débouchés pour un noir ou un Arabe, c'est joueur de foot ou chanteur de rap?
A mon avis, il y a une communion d'intérêts. D'un côté, au nom de la "diversité", le rap et le sport sont érigés en "moyens de s'en sortir". Cela colle avec un esprit boboïsant où on glorifie les artistes et les professions libérales (au détriment de l'entreprise et du monde industriel.) Sans voir que d'une part, ça enferme les jeunes des cités dans les stéréotypes. Sans parler bien sur de la glorification de l'argent facile et des échecs possibles. D'autre part, cela permet au patronat de ne pas voir débarquer trop de noirs et d'Arabes sur le marché du travail. Pas de CV jetés à la poubelle, donc pas d'accusation de racisme !

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