Souvenirs de Chine, version 2023

Sixième séjour en Chine. La première fois, je ne savais même pas à quoi m'attendre ! Treize ans plus tard, je connais davantage le pays, ses us et coutumes... Pourtant, je continue régulièrement de m'étonner.

Je n'étais pas là pour faire du tourisme. D'ailleurs, à la sortie de l'avion, on a eu un premier rendez-vous professionnel. A la Chinoise, on a dîné dans un salon privé, à l'étage d'un restaurant. Un salon insonorisé : on n'entendait à peine le concert live, en bas. Pour les affaires, c'est mieux. Mais j'aurais volontiers profité d'un peu de rock alternatif chinois...

Il était 20h, ce qui est quasiment la fin de service, en Chine. L'audience du groupe se limitait à cette table. Les gens étaient plus préoccupé par des lancés de dés. Il s'agissait d'un jeu à boire. Sur les dés, il y avait inscrit "videz votre verre cul sec", "remplissez le verre de votre voisin", etc.

Le confinement "à la Chinoise" et le regain de tension ont fait fuir les expatriées. Même à Shanghai, nombre de lieux prisés par les occidentaux ont fermés. Laowai Park, c'est fini !
Hakkasan est un restaurant dédiés à la cuisine de la Chine septentrionale. Naguère surbooké, on peut désormais y entrer comme ça, un samedi soir. Pourtant, ses ormeaux grillés ou son poulet du mendiant valent le détour...

Après trois jours très productifs à Automechanika, on avait bien mérité un verre. Le Kev (ex-Bar Rouge) offre une terrasse avec vue imprenable sur Pudong et ses gratte-ciels.

En fait, une boite de nuit, en Chine, ça n'a pas de grandes différences avec une boite de nuit française. Sauf peut-être les apéritifs. Point de chips, mais des piments, du lotus et des langues de canard !

Le lendemain, une unique journée de repos avant de partir sur les routes...

J'aime visiter les centres commerciaux, ils reflètent les goûts des gens. Celui-ci possède une réplique miniature du premier étage de la Tour Eiffel (en blanc !)

Il y a même une pseudo entrée Guimard. "Romantic station" ? C'est quelle ligne, ça ?

Au rayon jouets, un jeu de société pour apprendre aux petits Chinois (dès 6 ans) à devenir riche !

Dans la librairie, des Cioran aux couvertures très colorées (alors que ce n'était pas un rigolo...)

Musik macht frei. Une autobiographie du regretté Ryuichi Sakamoto, avec un titre au gout douteux.

Puis il faut battre la campagne. Les paysages sont superbes, mais pas facile de les photographier à pleine vitesse. D'autant plus que le smartphone à tendance à faire la mise au point sur les vitres...

Un "cédez le passage". Je tentais d'en profiter pour immortaliser cette pagode. Elle est située au pied d'un pont en construction. Hélas pour moi, le minivan qui transportait, repartait.

Là, c'était un mini-jardin Chinois, à l'entrée d'une zone industrielle. A la sortie du véhicule, j'ai bondit pour prendre quelques photos.


Si vous n'êtes jamais allé en Chine, vous appréhendez sans doute le restaurant. Comment déchiffrer un menu entièrement en sinogramme ? Ne vous inquiétez pas, souvent, il y a des images. Parfois même, vous pouvez choisir ce que vous allez manger.
Non, ceci n'est pas un aquarium, ces poissons, crabes et autres fruits de mer sont là pour être mangé !

Par contre, côté options, c'est souvent chinois ou chinois. Surtout à proximité des ZI. Quid des "restaurants occidentaux" ? Comme vous pouvez le voir sur cette photo, ils ne sont pas si occidentaux que ça...

Après une quinzaine de jours, je saturais un peu. Quand je suis rentré, j'ai foncé chez Hippopotamus et j'ai dégusté un onglet-frite comme jamais !

Forcément, le soir, il faisait déjà nuit. Le matin, lorsque l'on tirait les rideaux, c'était toujours une surprise.

A Shaoxing, on découvrit que le quartier de l'hôtel était bâti sur des marais !

A Ningbo, ils avaient tapissé les bâtiments avec du gazon synthétique !

Plus vous vous éloignez de Shanghai, plus le décor devient exotique.

Ici, l'usine était carrément cernée de rizières ! Avec une unique route.

Cela dit, de tous les sites Chinois que j'ai visité. C'était celui qui méritait la meilleure note en matière de propreté et sécurité.

Et le lendemain, c'était des bassins de pisciculture à perte de vue.

Je pensais que je n'allais plus jamais remettre les pieds à Wenzhou. Et pourtant, onze ans après... Notez qu'il faisait 25°.

Le soir même, je rentrais sur Shanghai. D'ordinaire, le taxi en Chine coûte 60, 70 yuans. Donc, avec 200 yuans, j'avais de la marge, non ? Sauf que l'aéroport de Pudong est loin du centre-ville. En prime, c'était l'équivalent du tarif "C"... Alors que le compteur affichait "300", je faisais arrêter le taxi. Le jeune chauffeur ne parlait pas anglais et il avait un traducteur nul sur son smartphone. Il me conduisit à une banque. Le distributeur de billet était vide. Lorsque je revins, le chauffeur pensait que je n'avais pas d'argent. Re-parlotes par traducteur interposé, puis il alla à une seconde banque, où le distributeur marchait. La clim' était à fond et pourtant, j'avais bien transpiré !
Sauf que l'hôtel était dans une allée piétonne (en cote.) Donc j'ai dû faire les cinq cents derniers mètres avec mes bagages, au pas de course, car la réception allait fermer...

Autant dire que je n'ai eu aucun problème pour trouver le sommeil !

J'avais une journée à tuer avant de prendre l'avion. Nanjing Road est le site historique de la "bonne 8ème compagnie" (dont la fresque a été récemment modernisée) et du shopping (dont la fresque a été récemment modernisée.) Un drôle de voisinage !

Nanjing Road est une artère semi-piétonne. C'est aussi l'un des rares endroits de Shanghai, voire de Chine, où certains bâtiments anciens ont été préservés.

Pendant longtemps, la République de Chine (1912-1949) fut une période honnie. Celle d'un gouvernement corrompu et incapable, à la merci des occidentaux, puis des Japonais. Les Chinois préféraient rêver de la grandeur de la Chine impériale.
Désormais, les boutiques souvenirs Shanghaïaises vendent des produits à l'esthétique inspiré des publicité des années 30. Pourtant, comme le reconnait la marque de cosmétique (première photo), ces portraits de femmes furent d'abord utilisés pour promouvoir des dancing dans les settlements. Des dancings plus ou moins louches.

Faut-il y revoir une timide réhabilitation du Guomindang et des settlements, en opposition avec l'histoire officielle écrite par le PCC ?

Depuis une quarantaine d'années, la jeunesse citadine lorgne sur le Japon, en matière de modes. Aujourd'hui, c'est donc manga et cosplay, pour les 15-25 ans.

Signalons aussi le succès de la K-pop, en dépits des campagnes officielles de dénigrement. Le Parti ne supportant pas l'esthétique androgyne des BTS...

La provoc' est aussi à la mode. Comme ce restaurant "Nord-Coréen", qui propose notamment le bubble tea de Kim Jong-Un !

Chez les libraires, les biographies de Xi Jinping sont en bonne place.

En général, le rayon "politique" possède aussi des titres du type "le génie de Poutine" ou "les pires actions de la CIA". Ici, on a en plus un portrait sur la jeunesse de Staline, le plus kawai des tueurs de masse !

Nanjing Road, ce sont des dizaines de centres commerciaux. Chacun possède son McDo, son Starbucks et beaucoup ont des boutiques Lego.

J'étais intrigué par ce résumé de l'Europe en Lego. L'incontournable Tour Eiffel était imbriquée dans la Porte de Brandebourg. Sans doute le rêve des sociaux-démocrates des années 90. A commencer par la récemment disparu Jacques Delors. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont accrochés à Gerhard Schröder, puis à Angela Merkel. Le "couple Franco-allemand" était une question centrale de la politique. Est-ce qu'à Berlin, on se préoccupait autant des Français ? Pas sûr. Emmanuel Macron est bien sûr germanophile. Mais il a compris qu'il fallait éviter cette espèce de comportement permanent de fan-boy à l'écart des Allemands. Du moins, devant les caméras, car en coulisse...

Après avoir parcouru Nanjing Road en long et en large, j'avais les pieds en compote. Et il était bien trop tôt pour prendre le chemin de l'aéroport.
Je me suis assis dans un Costa Coffee, pour tuer le temps. Un homme passait dans la rue, il a surtout son bloc et une mine de plomb. Une femme m'a fait signe -faute de lingua communis- : c'est moi qu'il dessinait ! Une fois mon portrait terminé, l'homme s'en alla, comme ça.

Puis je suis retourné à l'hôtel. Lequel m'a commandé un VTC. Je quittais Shanghai, alors que la nuit était tombée.

Notez les prix dans cette gargote : 14 yuans la maxi-omelette, soit à peine 2 euros ! Et c'est leur plat le plus cher.

Ainsi s'achevait mon périple chinois. Mais non pas un mais deux autres voyages sont déjà programmés. A la gare de Wenzhou, un panneau indicateur annonçait même mes futures destinations !

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